Handel ouvrira la prochaine saison de l’Opéra, et Verdi la refermera

Heureux et fier d’avoir retrouvé son public après deux saisons chahutées par la pandémie, l’Opéra dévoile son prochain millésime. La saison 2022-2023 s’annonce comme un grand cru avec d’épatants livrets au programme et un festival en ouverture. Présentation.

Avec un taux de remplissage de 85%, l’Opéra de Lille a renoué la saison dernière avec une douce et belle vitesse de croisière. C’est donc le coeur léger et avec le sourire que sa directrice a levé le rideau sur les rendez-vous inscrits à l’agenda de la saison prochaine. « Celle-ci sera placée sous le signe du mystère et du rêve », synthétise Caroline Sourier, qui promet « de grands plateaux, des créations exaltantes, d’immenses récits baroques, romantiques ou contemporains portés par des artistes virtuoses ». De quoi accompagner par des notes alléchantes, la campagne d’abonnement lancée le 24 mai.

Onze jours de festival

Tout recommencera en octobre par une copieuse mise en bouche. L’Opéra propose, en effet, onze jours de festival (opéra, concert variés et autres fantaisies) dont le point d’orgue sera Sémélé, l’opéra de Handel avec le Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm à la baguette. La saison des opéra continuera avec un événement : Freitag aus licht (Vendredi de lumière), opéra hors norme de Karlheinz Stockhausen, qui sera dirigé par Maxime Pascal et son jeune ensemble le Balcon, qui compte parmi les formations en résidence à l’Opéra de Lille.

L’année 2023 ouvrira avec un grand classique du répertoire lyrique : Peleras et Mélisande de Claude Debussy. Une production qui aurait dû être à l’affiche en 2021 mais qui fut reportée pour les raisons que l’on sait. Elle sera suivie de Pépé Chat, oeuvre de l’étoile montante Lisaboa Houbrechts. Enfin, c’est le maestro transalpin Giuseppe Verdi qui achèvera la saison des opéras avec Falstaff. La dernière oeuvre du compositeur sera mise en scène par le comédien Denis Podalydès tandis que la partition sera mise en musique par l’Orchestre national de Lille.

EN OCTOBRE, SEMELE DE HANDEL

Amours divines, enchantement, trahisons, vengeance… La belle Sémélé apprend à ses dépens qu’on ne peut jeter son dévolu sur Jupiter sans se brûler les ailes. Trouvant son sujet chez Ovide, l’orotario de Georg Friedrich Händel recèle tous les sentiments violents d’un opéra baroque. C’est Emmanuelle Haïm et son Concert d’Astrée qui assureront la partie musicale de cette oeuvre.

A l’affiche du 6 au 15 octobre 2022, avec cinq représentations.

EN NOVEMBRE, FREITAG AUS LICHT DE STOCKHAUSEN

Karlheina Stockhausen a consacré trente ans de sa vie à écrire un cycle de sept opéras : soit un opéra pour chaque jour de la semaine. Le public lillois aura donc la chance de vivre ce qui s’annonce être un étincelant Vendredi de lumière (Freitag aus licht) dont la direction musicale a été confiée à Maxime Pascal avec son ensemble le Balcon. Pour résumer ce vendredi, Lacifer y affronte Eve. Un combat entre clarté et ténèbres.

Trois représentations, du samedi 5 au mardi 8 novembre 2022.

EN FEVRIER, PELLEAS ET MELISANDE DE DEBUSSY

Il aura suffit à Claude Debussy d’un seul opéra pour transformer à jamais l’histoire de la musique. D’où vient Mélisande ? Où se trouve cette forêt qui convoque mille légendes ? Que sait-on de l’amour silencieux des deux héros ? La mise en scène de Daniel Jeanneteau offre une version moins conventionnelle mais pleine de vitalité du livret écrit par Maurice Maeterlinck en 1892 et créé en douze tableaux par Debussy en 1902.

Cinq représentations, à découvrir du 30 janvier au 8 février 2023.

EN MARS? PEPE CHAT DE HOUBRECHT

A 30 ans, Lisaboa Houbrecht s’est fait connaître avec un retentissant Macbeth et, plus récemment, avec un nom moins beau Bruegel. Ses spectacles sont baroques et brutaux.

Avec Pépé Chat, elle s’attaque à la sombre histoire d’un grand-père abusé par des prêtres et libéré par l’occupant … nazi. De quoi perdre la loi.

A découvrir le 9 et 10 mars 2023

EN MAI, FALSTAFF DE VERDI

En 1893, Giuseppe Verdi a déjà écrit avec succès 27 opéras. Agé de 80 ans, il souhaite en rédiger un dernier : ce sera une comédie. Et ce sera Falstaff. Ivrogne, gros, goinfre et coureur de jupons, ce personnage souvent convoqué dans ses pièces par Shakespeare est aussi capable des affections les plus franches. C’est ce jouisseur à la bonté constante qui sera mis en scène par le comédien et sociétaire de la Comédie Française, Dents Podalydès. Antonello Allemandi sera lui, à la tête de l’ONL.

L’opéra sera diffusé en direct le 15 mai dans vingt villes des Hauts-de-France et joué neuf fois entre le 4 et le 24 mai sur la scène lilloise.

Source La Voix du Nord

Guislaine.

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