A la découverte des rues de Lille : la rue du Docteur-Yersin (20/20)

C’est à Wazemmes que nous achevons aujourd’hui la saison 3 de l’histoire des rues et voies lilloises avec le Y de … la rue du Docteur-Yersin. Un bienfaiteur de l’humanité pour terminer : on ne pouvait pas mieux dire au revoir.

Créée en 1882 entre la rue de la Justice et la rue de Colmar, cette petite artère wazemmoise a toujours été dédiée à la science et la recherche médicale. Jusqu’en 1954, elle s’appelait, en effet, rue Pasteur. Elle fut débaptisée au profit d’un autre chercheur moins connu mais qui fut aussi un grand homme et un pasteurien émérite : la docteur Yersin.

Selon ses pairs, ce dernier a un profil hors normes. De langue française, il est né dans le canton de Vaud en Suisse en 1863. Alexandre Yersin fait ses études de médecine en Allemagne avant d’émigrer en France. Paris est alors aux avant-postes de la médecine clinique. A 22 ans, il intègre l’institut Pasteur. Il y travaille jusqu’en 1890 puis s’embarque comme médecin militaire pour le Yunnan en Chine. Il ne reviendra plus jamais en Europe. Après quatre années passées à explorer la côte et l’arrière-pays d’Annam, il est mandaté par le gouvernement français pour s’occuper de l’épidémie de peste qui ravage cette province chinoise.

Sur place, il découvre l’agent responsable – Yersinia pestis – de la contamination. Cette découverte capitale lui vaut une reconnaissance internationale. Mais Yersin est un homme modeste. Il réalise ensuite de nombreuses expériences scientifiques dans des domaines très variés jusqu’à la fin de sa vie. Idéaliste, il disait ceci de la médecine : « J’ai beaucoup de plaisir à soigner ceux qui viennent me demander conseil, mais je ne voudrais pas faire de la médecine un métier, c’est-à-dire que je ne pourrais jamais demander à un malade de me payer pour des soins que j’aurais pu lui donner. Je considère la médecine comme un sacerdoce ».

Décédé en 1943 et enterré au Vietnam, Alexandre Yersin possède, à côté de sa tombe un petit temple toujours orné aujourd’hui de fleurs et d’encens. Un honneur pour un étranger.

Source La Voix du Nord

Guislaine.

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